Histoires de Chastenberg

XIII

Etat d’âme chez Chastenberg.


Il pleut moite, insupportablement, intarissablement, impeccablement, bruyamment, lourdement, évasivement, légèrement, imperceptiblement, artistiquement. Notre ami marche dans la rue ( la ruelle ?, le boulevard ? , le chemin ?, le sentier ?).

Qu’importe ! Il marche !

Tête nue, l’œil rivé sur les éclaboussures du temps qui égratignent les visages.

Du coups, des gouttes ruissellent le long d’un cheveu blanc puis tombent avec fracas.
Il court s’abritter sous un parasol public sur lequel est écrit “ DEFENSE D’AFFICHER”. Pourtant, il le fait.
Soudain...

Le besoin d’ignorer la pluie, ce tonnerre,des éclairs, une boue sur les semelles, quelques tip tap sur le sol mouillé, l’écume salasse le long des trottoirs, certains visages comme sortant d’une douche ( mais sans l’aspect savonneux ), toutes ces odeurs de moisi et d’acidité.

Il ricane et toute l’eau s’enfonce dans son corps spongiforme.

Le soleil perce un nuage. C’est beau.

Au loin, un homme chante la solitude d’une maison qui vieillit. Ca c’est mélancolique.

Il se mouche, ferme le parasol, se couche sur le sol et s’endort de crainte de voir s’enfuir les années.

Fin.






Dernière mise à jour : 12 janvier 2002 Valid HTML 4.0!