Histoires de Chastenberg


IX

Chastenberg va s’endormir.


Samedi, onze heures et neuf minutes.

Chastenberg pense à sa belle noiseuse, lointaine image d’un lagon fissuré.

Il ne veut plus penser à cela ( et s’il changeait son nom en Chastenbert par exemple pour faire normand ? ), son cœur est à feu et à sang , surtout à sang à l’heure ! En plus, il a des douleurs hépatiques ( peu sympathiques soit dit en passant ).

Il met son poste radiofaunique car le cachet du poste fait foie ... ça le calme un peu ( médecine iconographique ?).

Samedi, onze heures et dix minutes. Il pense très fort à sa cruche, si fort qu’il s’en soupiraille la ventouse ( ça colle sur la feuille, c’est épouvantable ce truc là ! )

Il décide de remédier ( au sens littéral du terme ).

Il commence par ne plus respirer ( c’est pénible et compliqué à réaliser plus d’une minute, essayez ! ).... sans effets. Il reprend sa respiration.

Il s’ouvre les chaînes.... sans effets ( sinon de la rouille sur le sol ! ). Il les referme.

Il s’isole au benzène ( ça pue ! )

Il se rince l’œil, il s’étripe... bof... il se retripe alors... se liquéfie... se vrille sur lui-même... s’asperge en pointe.... se ramollit les neurones.... se pantoufle le nez.... s’urticaire la mandoline.... se galbe le bulbe.... s’entortille les épingles.

Rien, nada, nothing , peau de zébu , achtung !

Il se patine les images... Les murs se métamorphosent en un paysage de montagnes enneigées, bleues et vertes, et bleues, et vertes. Il se dit que ça ressemble au spot publicitaire concernant le désodorisant Blisfour ‘ Pour s’évader des odeurs malsaines de la ville “....De petits nuages apparaissent sur le plafond ( le plat fond ? ), de petits bidulo-nimbus blancs comme sur les dessins d’enfants. De petits nuages blancs tels des moutons sans pattes ni tête..

Le sol moquetté devient de l’herbe rose, la porte se transforme en soleil rouge pâle... Chastenberg lui même disparaît et se transforme ( transe forme ? ) en une sorte de fou de bassan ( sans les cris ).... Mais ?

Deviendrait-il fou de tristesse ? Serait-il ivre de désespoir ?

Le fou de bassan s’envole... fonce droit vers le soleil rouge pâle, percute au passage une bombe de désodorisant....tout se volatilise...

La chambre se rematérialise... La vie..

LA VIE REPREND LE DESSUS.

Dessous... Chastenberg s’est endormi.






Dernière mise à jour : 12 janvier 2002 Valid HTML 4.0!